Il est né dans le village en 1934, elle y est arrivée en 1955. Après 61 ans de mariage, Bernard & Violette nous racontent Faverolles et leurs souvenirs.
Les maires se sont succédé avec leurs lots d’actions, d’améliorations et de changements successifs.
« Au temps de M. Dupuis on a eu les égouts communs qui ont été construits. » nous raconte Bernard. Aussi anodin que cela paraisse c’était une grande évolution dans la vie du village. « Seulement les travaux n’ont pas été au bout parce que c’était trop cher ! Seules la rue St Antoine et la rue des Pinsons pouvaient être raccordées.»
Les contraintes financières dans les villages étaient déjà présente et il a fallu composer avec un chapitre important dans tout ça : la guerre !
« En trente-neuf on nous a ordonné d’évacuer le village. C’était l’exode. On a dû partir direction Melun chez Mili Giraud. Les allemands ont débarqué et habité nos maisons. Ils ne les ont pas abîmées du tout. Ils ont été respectueux. Comme la Commendantur était logée dans le presbytère, les officiers étaient dans les maisons autour de l’église. Quand on passait dans le village on les entendait chanter dans la maison et ça faisait mal au cœur. C’est surtout les réfugiés quand ils sont passés plus tard qui ont pillé les maisons et volé les biens !
Je me souviens d’une fois où un allemand a déplacé l’horloge du bureau et il y avait dessus des pièces de monnaie qui avaient été cachées par un enfant. Quand il a basculé l’horloge elles sont tombées ! Et ben l’officier est allé à la rencontre du gamin pour lui rendre ses pièces de monnaie !
L’un des officiers allemands est mort dans la pâture au contre-bas de la ferme Potel. M. De Frémont à l’époque a été mis en joue car on croyait que c’était un meurtre mais en fait un suicide.
Il n’y a pas eu de combat dans le village. Le village était une garnison pendant plus de 6 mois.
Ensuite les français sont revenu occuper les villages. La situation a fait du yoyo pendant plusieurs années.
En 1944 il n’y avait plus d’allemands et on a attendu la libération.
La libération : un matin à 10h du matin, un cabriolet 4 roues avec un cheval et un cabriolet 2 roues avec un cheval et 2 allemands à vélo se sont pointés au village.
On les voit arriver chez Base : les chevaux étaient accrochés. Il y avait aussi un allemand mort allongé qui était dans le cabriolet. Ils s’étaient arrêtés chez Mme Godefrois (maison base) qui était un café pour manger.
Un peu plus tard ce sont les chars allemands qui sont passés devant la maison.
Les allemands remontaient par l’ouest et les américains arrivaient par le nord.
La rencontre entre les troupes allemandes et américaines s’est faite aux environs du village. La fuite des allemands était encadrée par les américains sur place.
Le jour de la libération a été l’une des seules fois où des échanges de tirs ont été échangés.
Il n’y a pas eu de démolitions dans le village en 1939-45. C’est la guerre de 1914-18 qui a complètement détruit le village avec seulement 3 maisons qui sont restées debout !
Ce qui reste de la ferme c’est la vieille grange avec le pigeonnier.
En mairie on a reçu l’ordre comme quoi on était libérés. Toutes les cloches ont sonné pendant 24 heures. Le boulanger avait des cloques aux mains à force de sonner sonner !! hahaha ! Les cloches n’étaient pas électriques !
L’après-guerre :
Les commerces du village ont pris place petit à petit en 1945 dans Faverolles :
- 3 cafés / épicerie
- 2 charcutiers
- 1 matelassier (grande maison à côté de julien)
- 1 charron/forgeron
- 1 coopérateur de champagne (avant le café sur la place)
- 1 coiffeur (chez didier Dehu)
- 1 poste (chez paillard)
- 1 boulanger
- 1 plombier
- 1 peintre
- 1 maçon (chez Curot)
- L’école libre de Mme la contesse de lubersac qui recevait les filles
- L’école primaire toujours en place était là pour les garçons ou les filles
Puis les années ont passé. Le train arrivait à Silly-La-Potterie jusqu’en 1950 où il s’est arrêté.
Le garage auto est arrivé plus tard en 1960.
L’habillage du village a surtout été fait par M. Champy avec le terrain de foot supplémentaire, le terrain de tennis à la place de la décharge à ciel ouvert, l’habillage de la rue pavée.
Ave Violette dans les années 50 on est allé travailler à Paris. On est revenu en 1990.
Et voilà comment je dors dans la maison où je suis né ! J’ai fait entrer dans la maison l’eau chaude et le téléphone. »
Voilà en quelques lignes un passage de la vie d’un faverollais sur ce qui s’est passé.
On retient surtout que le village est dans une région qui a été particulièrement touchée par la guerre.